Les noms de rue racontent histoire d’hommes et de femmes qui se sont distingués en donnant leur vie pour notre liberté. Quelques-uns sont liés à notre histoire locale et dramatique comme celle de ces aviateurs qui se sont écrasés sur Saint-Sébastien en 1940.
Il fait très beau, ce 21 juin 1940 vers 16 h, quand un avion de l’armée de l’Air en provenance de la base de Jonzac survole Saint-Sébastien pour une mission de reconnaissance au-dessus de Nantes tombée aux mains des Allemands le 18 juin. Le bimoteur Potez 63-11 est rapidement touché par un seul tir de DCA (Défense Contre Aéronefs). Le sergent André Thierry, mitrailleur, saute en parachute de l’appareil dont les deux moteurs sont en feu. Gravement brûlé, il s’effondre sur le mur de la propriété Clairfonds. Les riverains sébastiennais qui l’on vu descendre de cette scène de combat n’ont que le temps de l’entendre prononcer « je ne vais pas mourir ? » à leur arrivée près du blessé. Malheureusement, une patrouille allemande a elle aussi vu où était tombé le parachute et s’empare de l’aviateur. Il décèdera le lendemain de cette mission à l’hôpital Saint-Jacques.
L’avion descend rapidement vers le pont de la Métairie quand il se coupe en deux. Le sous-lieutenant Jean Augé, observateur, s’éjecte à son tour mais son parachute ne s’ouvre pas. Le Potez s’écrase finalement dans une vigne à peu près où se trouve aujourd’hui la rue du Tribois. Le lieutenant André Marty, pilote, est resté aux commande jusqu’au bout. Pendant des heures, le carburant se consume en faisant exploser les munitions.
Aujourd’hui, un morceau d’hélice repose sur une colonne, place des Ailes, à 250 mètres de là. Il marque le souvenir de ce moment pénible dans lequel bascule la France. Il nous arrive souvent de passer dans ces rues du Sergent Thierry, du Lieutenant Augé, du Lieutenant Marty. Souvenons-nous de leur dernier combat pour notre liberté.